Lydie Salvayre, Écrire entre deux langues

 

Un ouvrage collectif de création/recherche sur et avec Lydie Salvayre, coordonné par Jean-Paul Engélibert. Avec les contributions de Stéphane Bikialo, Norbert Czarny, Sophie Joubert, Estelle Mouton-Rovira, et Lydie Salvayre. 

 

Publié en septembre 2024

Pour rendre compte de la richesse de l'œuvre de Lydie Salvayre, Jean-Paul Engélibert a réuni une équipe composée de Stéphane Bikialo et Estelle Mouton-Rovira (universitaires, spécialistes de littérature contemporaine), Norbert Czarny (écrivain et critique littéraire) et Sophie Joubert (journaliste, critique littéraire). Chacun s’est lancé dans un échange avec Lydie Salvayre pour la faire réagir à ses questions et relire avec elle son œuvre.

Les livres de Lydie Salvayre naviguent entre deux langues, l’espagnol de l’enfance et le français de l’école, comme entre deux manières : d’un côté le baroque, le mauvais goût, l’excès et l’emportement qu’elle attribue à l’Espagne, de l’autre le classicisme, la précision, l’humour et l’imparfait du subjonctif du XVIIe siècle français. Ce grand écart lui donne une grande liberté de ton et lui ouvre quantité de sujets. 

Dans ses livres les plus connus, elle écrit l’histoire du point de vue de ses victimes. La Compagnie des spectres imagine une femme hantée cinquante ans après par l’assassinat de son frère, commis en 1943 par des miliciens. Pas pleurer raconte sur le mode autobiographique la jeunesse de sa mère pendant la guerre civile espagnole, jusqu’à la fuite vers la France.  

Mais elle sait aussi, en fiction, explorer les blessures intimes et la manière dont elles conduisent aux drames du quotidien (La Vie commune) ou aux crimes de sang (La Puissance des mouches). Dans des livres à la portée politique évidente, elle raconte les blessures du travail (La Médaille) et la vie dans les cités (Les Belles Âmes, Passage à l’ennemie). Si elle exprime ainsi ses colères, d’autres livres proclament ses admirations pour des personnes réelles dont elle fait des personnages de légende (BW, Hymne, Sept Femmes) ou pour des héros de fiction (Rêver debout). 

Entre le dialogue avec les grandes œuvres du passé et celui qu’elle entreprend avec ses contemporains et ses contemporaines, elle construit une œuvre populaire qui parle de notre présent.


          Contributeurs et contributrices

 

  • Norbert Czarny

a été professeur de lettres et formateur. Membre du comité de rédaction de la Quinzaine littéraire jusqu’en 2013, il a été critique littéraire pour En attendant Nadeau de 2016 à 2023. Auteur de Les Valises (éditions Lieu commun, 1989) et de Mains, fils, ciseaux (Arléa, 2023). Il a aussi conçu l’édition abrégée du Journal d’Hélène Berr (éditions du Seuil), écrit les postfaces à Jacques le Fataliste, Le Rouge et Le Noir et Le Père Goriot (Le Seuil, collection « L’école des Lettres ») et la préface à On d’Yves Laplace (édition Métropolis, « Métro poche », 2006).

 

  • Sophie Joubert

est journaliste, cheffe de la rubrique culture au journal l’Humanité. En tant que critique, elle écrit sur la littérature et le cinéma. Elle est également conseillère littéraire du festival Hors-Limites, porté par l’association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis et anime régulièrement des rencontres à la Maison de la Poésie et aux Correspondances de Manosque.

  • Estelle Mouton-Rovira

est maîtresse de conférences à l’Université Bordeaux Montaigne. Ses travaux portent sur les imaginaires de la lecture et de l’interprétation dans le récit contemporain. Elle est l’autrice d’articles portant sur les œuvres d’Éric Chevillard, Arno Bertina, Christine Montalbetti, Emmanuelle Pireyre ou encore Olivia Rosenthal, par exemple. Ses recherches actuelles interrogent, à travers l’étude des formes narratives, les héritages critiques et théoriques de la période contemporaine. Parmi ses dernières publications : avec Maxime Decout, « La Lectrice est-elle un lecteur comme les autres ? Genre et réception dans le récit contemporain français », Relief, n° 17, 2023 ; avec Fabien Gris, Mathieu Riboulet. Écrire ouvert, Lettres Modernes Minard, Classiques Garnier, 2024. Elle a organisé, avec Jean-Paul Engélibert, le colloque « Lydie Salvayre, écrire avec », les 14 et 15 mars 2024 à Bordeaux.