Collapsologie : le mot est lâché. A-t-on mesuré l’ampleur des faits qu’il recouvre ? Le collapse commence ici et maintenant, dans la pseudo- normalité de la vie quotidienne, dans l’âme meurtrie des vivants. Écrits à l’automne 2018, ces poèmes sont une chronique du présent : écocide, apartheid social, violence et lâcheté de tout ce qui se targue d’un pouvoir économique, politique, médiatique ou intellectuel. Autant de signatures d’époque qui constituent un livre de l’infamie contemporaine.
Mais ces poèmes collapsologiques sont aussi un livre des transformations dans lequel hommage est rendu, explicite ou implicite, à des vivants, à des actions, à des valeurs et à des œuvres qui travaillent à la préservation et à la perpétuation de la vie.
Tu prendras un bon Junker
C’est un motoculteur il
permet de casser les mottes
et de défoncer
sur 40 cm
le fond de planète en trop
on est direct
sur le vide
bien que
des résidus y résident donc
encore
mais
quelle joie
de l’aboi de la terre quand
dans son pli décharné
ou pulvérulent qu’importe
il y choit
le germe patenté
UE
du nom d’une
administration
administra
tation
de culs blancs
qui
n’ont jamais foulé la vie n’ont
pas sué ou
vécu le soleil immortel celui qui
faisait écrire Aristophane ou Platon non
l’administration carcérale
dite UE
vend au plus offrant
la 6e extinction par
ce que c’est monnayable
selon la trinité schumanienne
robert on allait t’oublier
et qu’ensuite
qui résiste
n’aura qu’à intégrer
la belle vie administrative
de l’endive
de part et d’autre
équivaloir su
des barreaux
et leurs agences
du discours préempté
et voilà qui ira droit.